L’enfer émotionnel que je vis

En dehors du fait d’avoir mis en ligne mon premier ouvrage, je n’ai rien fait d’extraordinaire durant tout ce temps. Pire, je brassais du vent comme pas possible. Ma femme elle-même me voyait toujours en train de faire quelque chose.

Alors, lorsque hier je lui expliquais un peu ma sensation d’errance et de bordel dans ma tête, elle me demandait ce que je faisais de tout mon temps puisqu’elle me voyait toujours faire quelque chose, toujours occupé. Du vent, rien que du vent. Pendant que mon esprit est accaparé par un enfer émotionnel, je ne fais que brasser du vent.

 

15 jours sans Miracle Morning = 15 jours d’errance = 15 jour d’enfer émotionnel

Pour dire juste, le vent c’était être souvent connecté sur Facebook. J’ai joué un peu plus souvent à la guitare. Et j’ai dû passer trois journées complètes à chercher le meilleur modèle de PC portable à acheter pour le moins de frais possible.

Tout en écrivant ceci, je me souviens que j’accompagnais davantage ma femme à son travail car soit nous, soit moi seul, avions des rendez-vous, du moins des choses à faire, en ville. Avec une seule voiture c’est parfois plus pratique pour moi de l’accompagner, d’attendre dans la voiture – j’écris et je m’égare sur Internet pendant ce temps – ou à la médiathèque pour faire un peu la même chose.

 

Des prises de becs

Il y en a eu quelques-unes de prises de becs durant cette période. Avec des automobilistes abrutis mais aussi avec ma tendre. Comme si nous avions besoin de cela !

Car des soucis il y en a à la maison, sans vouloir en faire en des tonnes, je peux vous assurer qu’on a ce qu’il faut pour aller jusqu’à croire à une conspiration… Oh mais je sais que certains d’entre vous aimerez en savoir davantage, mais étant donné que cela ne regarde pas que moi seul… Peut-être un jour, lorsqu’il y aura prescription. Dans tous les cas, ces prises de bec ont été cauchemardesques pour nous deux.

 

Éviter de trop réfléchir

C’est un tort que de vouloir tout rationaliser à tout prix. Pourtant, j’aimerais tellement pouvoir être sans émotion (un sociopathe pour le terme clinique) et ainsi tout rationaliser à l’extrême. Il est si facile de réparer une cafetière ou un ordinateur. Le câble d’alimentation est cassé : on le change. L’ordinateur traîne des pieds et bug : on le formate et on réinstalle le tout. Si on a prit soin de sauvegarder la mémoire du PC, on peut même en changer. Rien ne change en dehors du fait que l’aspect du nouveau pc est différent.

Mais je ne suis pas un sociopathe. Qui a dit heureusement ? Et pourquoi pas après tout ? Bref, ce n’est pas le cas la question ne se pose donc même plus.

 

Éviter ses émotions : meilleure solution pour éviter l’enfer émotionnel ?

En revanche, je fuis mes émotions car elles m’emportent à mille lieus de moi-même et du présent. J’ai fait plusieurs crises ces derniers jours pour tout vous dire. Des crises d’angoisse et de panique. (oui c’est différent) Des crises qui peuvent survenir de nulle part. Qui surviennent toujours de nulle part.

Ces deux dernières crises sont intervenues car je ne comprenais littéralement pas ce qu’il m’arrivait. Je perdais la mémoire, j’avais la certitude d’avoir dit des choses, finalement non dites à voix haute, inversement pareil.

Il m’arrive de ne pas comprendre des phrases que j’entends pourtant. Dont je connais pourtant le vocabulaire etc. Ma bouche qui sort des phrases inintelligibles. Parfois la « phrase » complète sort de ma bouche mais elle reste une énigme même pour moi en fin de compte.

Sinon, mes phrases peuvent être incompréhensibles car elle commence dans ma tête, puis des bribes sortent de ma bouche, la phrase s’entrecoupe pour la personne en face, mais elle est complète pour moi…

 

Quand on perd pied

C’est difficile d’expliquer ce qu’il se passe dans ces moments-là. Je vais essayer tout de même :

enfer émotionnel - tornade

 

 

Imaginez une tornade, comme dans Le Magicien d’Oz, une énorme tornade dans laquelle vous pouvez apercevoir des morceaux de maison, du bétail, des voitures, des arbres, un tas et un tas de choses. Si vous parvenez à vous donner cette image, multipliez par 100 ou par 1000 le nombre d’objets. Le résultat doit tout simplement vous sembler incroyablement incalculable.

Mais vous cherchez malgré tout à calculer le nombre d’objet. C’est aussi absurde que d’essayer calculer le nombre d’étoiles visibles à l’œil… Qui plus est alors que ça tournoie. De plus en plus vite. Puis vous êtes happez par cette tornade, ce qui vous fait valser vous aussi. Vous cherchez, malgré tout, du regard tous les objets pour les compter et pour les situer par rapport à vous. Car ces objets, vous devez les éviter, ils ne doivent pas vous toucher sous peine de vous blesser voire de vous tuer.

 

Tout peut éclater…

Le résultat d’une telle situation est que ça pète. Le cerveau fait des bulles. Les larmes coulent. Car vous ne comprenez toujours pas ce qu’il vient de se passer, pourquoi ça s’est passé, encore moins la raison de tout ceci.

Êtes-vous normal ou avez-vous un quelque chose de différent ? Et ces nouvelles questions viennent en rajouter une belle couche à la déjà tourmente infernale.

La panique reprend. L’enfer émotionnel n’est pas terminé. Puis elle repart, la panique, avant de revenir une nouvelle fois. Toutefois, elle tente. Comme un souffle.

 

Avant de ré-atterrir

« Inspirer en gonflant le thorax, expirer en gonflant le ventre ».

tornade de l'enfer émotionnel
©Jalila Dahane

« Putain de diaphragme, relâches-toi et laisse-moi sortir de là ». Puis ça s’empire.

Avant le calme qui vient petit à petit. Craintif, il ne faut pas se ruer sur le calme qui vient si timidement. La tornade n’est pas encore partie suffisamment loin pour se croire à l’abri. La respiration, revenir sur son corps, pas sa tête, son corps, le thorax, les poumons, les jambes, le ventre. Le calme est la disparition des tensions, avant tout.

 

Que peut représenter cette tornade pour moi ?

Tous ces objets sont les pièces d’un puzzle que je ne parviens pas à ordonner. Non, c’est trop simple comme explication, ça ne colle pas.

Tous ces objets représentent un puzzle non pas en 4 ou 5 dimensions, mais en 6 dimensions. Pour moi la 4ème dimension est le temps (je crois que c’est ça en plus, bref), la 5ème dimension est l’émotion et la 6ème dimension l’ampleur de cette émotion. Car l’émotion ne se voit pas comme tout le reste dans notre monde visible en 3 dimension. L’émotion est ce qui nous appartient en notre intérieur. Seules des vibrations, prenant leur source dans les émotions, sont visibles par les autres. Exactement comme un tremblement de terre : on ne ressent que les secousses, on ne voit pas ce qu’il se passe en réalité à l’intérieur. Même si on se doute bien.

 

Le temps perdu dans cet enfer émotionnel

Ceci n’est malheureusement qu’une partie de l’enfer émotionnel que je peux parfois vivre. Une partie très importante quoiqu’il en soit puisqu’elle occupe beaucoup de mon temps. A des degrés très variables toutefois, je vous rassure. C’est l’anxiété de prime abord qui régit ma vie depuis mon burnout. Une anxiété qui est un mélange « absurde » d’émotions mal gérées, car je ne suis plus capable d’en gérer certaines. Sans compter ces autres qui n’ont jamais été gérables tout simplement.

J’ai donc perdu énormément de temps sur ce mois de novembre. D’ailleurs, on peut le constater sur la réduction de la quantité d’articles publiés entre octobre et novembre. Je ne vais pas m’en vouloir pour autant, cela ne servirait à rien. Je le regrette toutefois. C’est plus fort que moi. J’ai même perdu le rythme de mes cours du soir. (à force, vous devez savoir que je ne sais pas rester en place à ne rien faire, même si je rêve de ne rien faire.) J’ai beaucoup de travail à rattraper.

 

Devoir faire avec ses émotions

Ce matin (06/12/2017) j’aurais pu craquer en faisant un point sur mes cours du soir. Je n’en étais pas loin. Cependant, je n’ai pas cédé à la panique (je comprends mieux cette expression lol) car ma psy, rencontrée lundi dernier m’a rudement aidé. Elle est formidable.

Puis, il y a vous tous, mes projets, mon petit livret qui doit finalement comporter un tas d’erreurs par ci par là. Et oui, je l’ai terminé alors que j’étais dans ma tornade… ou plus très loin en tout cas.

J’ai mis trois jours à écrire cette article, mais quelque chose me dit que ça en valait la peine.  😉 J’ai repris mon Miracle Morning pour m’aider à garder le cap, et cela va beaucoup mieux depuis.

 

Nicolas HSK

 

 

2 commentaires

  1. Marc Delbecq Répondre

    Bien écrit Nico. un vrai miroir de ce que je vis depuis 4 semaines! Qui plus est, impossible de prendre le volant de la voiture….. merci à toi.

    • Nicolas Auteur de l’articleRépondre

      Merci Marc, ça me va droit au cœur. D’ailleurs ce dernier t’accompagne dans ta douleur. Tu verras que ce n’est que passager finalement et que ça ira mieux « demain ».

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