Le concept de minimalisme entre de plus en plus dans la conscience collective. Cependant, une question taraude l’esprit de ses adeptes : à partir de quelle quantité peut-on parler de minimalisme ? Doit-on s’éloigner du consumérisme au point de devenir des ascètes ? Ou doit-on seulement vivre avec moins, le plus simplement du monde ? Dans cet article, nous partageons 5 conseils donnés par des experts pour apprendre à se tourner vers l’essentiel.
Le minimalisme par définition
L’objectif du minimalisme consiste à accorder moins de temps au matériel, en faveur de l’intangible : nous concentrer sur notre vie et notre bien-être tout en prenant soin de nos liens sociaux.
Cependant, ne pensez pas que le minimalisme se résume uniquement à un espace totalement vide, épuré, aux murs lisses et au mobilier quasi-inexistant. Cela donne bien dans les photos postées sur les réseaux sociaux, mais ce n’est pas un objectif à atteindre. Le plus important est de se mettre sur la voie du désencombrement.
Voici ce que proposent les experts que nous avons interrogés. Une nouvelle vie vous attend peut-être ?
1. Petit à petit l’oiseau fait son nid
Pour un désencombrement réussi, commencez par un emplacement particulier, comme par exemple le meuble de votre télévision. L’épuration de votre lieu de vie peut en effet se faire petit à petit. Vous en tirerez un net avantage puisque cela vous permettra d’être efficace tout en réduisant votre stress.
Effectivement, selon une hypothèse avancée par Ben Soreff (House 2 Home Organizing), l’encombrement est souvent lié à l’émotion d’anxiété, au stress : le désordre est un signe de manque de contrôle, et par conséquent de la présence de stress. Il souligne aussi l’importance à donner au temps lorsqu’on aborde le sujet de l’organisation.
Ben Soreff déconseille de viser le rangement total de la maison en une seule fois. À la place, il préconise le désencombrement par petits à-coups. Vous pourriez même en faite un jeu : réaliser un maximum de tri en 15 minutes chrono !
2. Valeur, but et signification
Maintenant vous êtes prêt à vous lancer dans le tri. Cependant, vous ressentez malgré tout quelques réticences à vous séparer de certains objets. Des questionnements et des affirmations persistent : ne seront-ils pas encore utiles plus tard ? Ce sont des souvenirs importants, etc.
Joshua Becker, l’auteur de plusieurs ouvrages sur le minimalisme, souligne le rôle important que jouent la valeur, le but et la signification, à commencer par le but supérieur de l’individu.
Il n’est cependant pas si facile de concevoir sa vie sans ces objets, même s’ils traînent, cachés, dans des coins de nos espaces. Ce qui amène à la réflexion suivante : ne faudrait-il pas modifier nos perceptions pour redonner une nouvelle valeur à ces objets ?
3. La sentimentalité est une chose, l’encombrement en est une autre
Parmi les objets auxquels on est les plus attachés, il y a ceux qu’on reçoit en cadeau. Les jouets des enfants en sont un parfait exemple. Ils peuvent s’entasser au fil des ans et ne plus servir. Pourtant, ils restent des souvenirs auxquels on peut rester attachés.
Comme Zoë Kim, l’autrice de Minimalism for Families, nous vous conseillons de photographier les objets pour lesquels vous éprouvez des sentiments mais qui vous encombrent. Ainsi, vous en garder un souvenir physique tout en diminuant la place qu’il occupe dans vos affaires.
Elle préconise également de se poser la question suivante : êtes-vous prêt à abandonner vos affaires à une autre personne après votre décès ?
4. La comparaison : ennemi du minimalisme
On retrouve ce conseil à toutes les sauces, à juste titre : la comparaison est la source de nombreux vices. Une vérité que l’autrice du blog Be More with Less, Courtney Carver, rappelle.
Rechercher le minimalisme pour épurer vos lieux de vie, c’est certainement bien, mais éviter de continuer les achats inutiles, c’est encore mieux. Courtney Carver conseille le test suivant : se séparer de l’application Facebook (ou un autre réseau social que vous utilisez habituellement), éviter les centres commerciaux ainsi que les magazines durant un mois complet. Nous irons plus loin en vous conseillant d’éviter les chaînes de télévision, elles regorgent de programmes entrecoupés de publicités.
Vous serez certainement surpris par la baisse spectaculaire de vos envies et tentations d’achats !
5. Dormir sur son panier
Lors de vos recherches sur le Net, vous trouvez enfin ce que vous recherchiez depuis longtemps, ou non. Enfin, c’est en tout cas ce que vous pensez. Andi P. Compton du site Spoken Bride vous propose de sauvegarder votre panier avant de continuer dans votre lancée et d’entrer les numéros de votre carte bancaire.
Laissez passer du temps, la nuit porte conseille dit-on, avant de revenir à votre e-commerce et de valider votre panier. Il est fort à parier que plusieurs des objets sélectionnés ne seront plus aussi utiles à vos yeux. Pour le savoir, c’est assez simple, soit vous le savez d’ores-et-déjà, soit vous avez oublié leur présence dans le panier. Ce dernier point est sans aucun doute un signe clair.
Cette façon de procéder va à l’encontre de l’achat compulsif. Ce dernier est certainement le meilleur ami de l’encombrement.
Adaptez le minimalisme à votre style
Pour Colin Wright, auteur du blog Exile Lifestyle consacré au minimalisme, le fait d’avoir des objectifs clairs est essentiel. Il préconise de prendre du recul, de comprendre qui on est et où on va. L’introspection est donc primordiale selon cet auteur. Pour lui, agir sans considération, sans réflexion peut nous amener à « passer à côté des bienfaits intérieurs du minimalisme ».
Une fois l’essentiel cerné et l’objectif clarifié, le désencombrement devient bien plus aisé et surtout son impact plus efficace. Ne vous précipitez donc pas sur vos piles de vêtements, ni sur vos placards ou buffets pour les vider à tout-va. Au contraire, prenez le temps d’éclaircir vos idées et de réaliser ces actions posément en cherchant la simplicité et le calme.