Précédemment, j’avais écrit un article sur le fait de « continuer d’avancer » quoi qu’il puisse arriver. Premièrement, si vous vous dites un truc du genre « oui c’est facile de dire pour lui » ou « c’est plus facile à dire qu’à faire« . Oui, vous avez entièrement raison pour la seconde affirmation, et non, vous avez entièrement faux pour la première affirmation. On va donc dire que ce sont des suppositions que vous pouvez faire. D’ailleurs, ce sont exactement les mêmes que je suis capable de faire quand je lis certains articles ou certains ouvrages… Mais c’est avant tout une question de volonté. Je sais c’est la réponse bateau trop facile à sortir. Mais cela reste une réalité.
Rien n’est cependant facile. Dernièrement je galère. Sur plein de choses. Des choses « légères » comme des choses beaucoup, mais beaucoup plus profondes. Des choses qui pourraient peut-être effrayer plus d’un parmi vous. Mais ce n’est pas pour autant que je veux laisser tomber, me laisser aller. Surtout quand je reprends ce que j’avais écrit il y a quelques temps, cet été. Un petit texte qui faisait suite à l’article pré-cité, et qui me fait du bien de relire. Surtout en ce moment. La volonté est l’une des forces les plus sacrées et, forcément, l’une des plus difficiles à dompter.
La volonté est un moteur pour avancer
Hier matin [au lendemain de l’article Continuer d’avancer], ma femme et moi sommes sortis faire du vélo. Elle a fait l’effort de me suivre même sur un parcours où l’on côtoie les voitures. Croiser des voitures sur la voie alors qu’on est débutant dans ce mode de transport c’est toujours délicat, pour tout le monde ou presque, mais pour mon épouse c’est un stress véritablement énorme.
Elle était « rapidement » essoufflée, à cause de son asthme, essentiellement, mais aussi du fait du stress et de la peur qu’elle a de la route. Elle allait donc à son rythme, comme elle pouvait. Je suis resté le plus longtemps possible à son rythme, mais c’était plus fort que moi je voulais me dépenser un peu, faire travailler mes jambes. Je reviendrai sur ce passage.
En attendant, je rajoute à mon texte initial ce passage-ci. Car, après coup, et même si j’étais déjà en admiration devant la détermination de ma tendre à cette époque, je le suis d’autant plus aujourd’hui. Tout en ayant cette peur panique de la route, qui signifiait très clairement pour elle la source incontestable d’un risque immense d’accident, elle participait à cette balade à vélo. C’est pour moi l’un des meilleurs exemples, l’un des plus parlant, de ce que peut être la volonté.
La régularité : le meilleur moyen de garder la volonté
Une montée se profilait après un virage. Je la connaissais cette montée pour l’avoir testée une fois, sans succès à l’époque. Dans cette présente balade, cette montée devait être la dernière pour ne pas en demander trop à ma tendre. Je me préparais à l’affronter cette côte, en augmentant les vitesses de mon VTC au maximum tout en appuyant de plus en plus fermement sur les pédales. Mes « frêles » jambes (frêles vous les verriez ! mes cuisses sont énormes mais molles) ne pouvaient pas tenir le rythme jusqu’à la crête.
Premièrement, cela m’avait fait du bien de me dépenser ainsi. Deuxièmement, je n’avais pas réussi à tenir le rythme de dingue du début. (Enfin rythme de dingue… si ça se trouve si je pouvais me voir de l’extérieur je ressemblais peut-être à un fou furieux avançant à 10 à l’heure ! J’aurais en tout cas trouvé la scène comique). J’avais réduit mon allure tout en réduisant les pignons, sans pour autant me retrouver à la plus faible vitesse quand même ! Vous savez l’une de ces vitesses qui vous donne l’impression de pédaler dans le vide et de ne pas avancer…!
Choisir un rythme adapté et s’y tenir
Je levais la tête et voyais le sommet plus loin que l’instant d’avant. J’avoue que je pensais la peine perdue tout comme la première fois où j’avais dû faire demi-tour au milieu de la côte. La chose me semblait donc impossible, puis je me suis répété : « une jambe après l’autre, une jambe après l’autre ». Le rythme, ma cadence, était plus régulière.
« Un tour après l’autre ». J’avançais, encore et encore. Ça me semblait même terriblement simple. J’en étais littéralement heureux ! Comme un gamin qui venait de découvrir qu’il pouvait rester debout ! Franchement, je n’exagère pas. Puis je jetai un regard derrière moi pour vérifier où en était ma femme. Elle arrivait lentement, mais… oui sûrement.
Décontenancé du fait d’avoir tourné la tête et de m’être déconcentré j’avais un instant perdu le rythme. De ce fait, j’avais perdu la force que j’étais parvenue à conserver : je me sentis aussitôt fatigué. « Une jambe après l’autre », « un tour après l’autre ». La fatigue disparut aussitôt et j’avançais de nouveau comme à l’instant d’avant. Le plus incroyable je n’avais pas la sensation de fournir plus d’effort que cela.
Arrivé au sommet, je voyais le reste à faire, si je le voulais, car j’aurais pu continuer. Je le sentais que c’était une chose possible. Ma femme était en revanche en train de peiner, et question volonté elle a ce qu’il faut. Il n’y a vraiment pas grand-chose qui serait capable de l’arrêter je vous l’assure. Elle n’en pouvait plus mais elle avait persévéré.
Dénouement et leçon de cette histoire
Je fis demi-tour pour rejoindre ma femme à bout de souffle. Elle a été incroyable elle aussi !
J’ai conscience que notre expérience peut carrément paraître ridicule aux yeux de certains, car elle est si simpliste. En effet, cela peut sembler si normal pour les habitués du sport et du cyclisme en particulier, mais je vous lais partager ce témoignage car il est la preuve que chaque pas que nous faisons nous permet d’avancer.
On peut même avancer sereinement. Peut-être plus rapidement que ce que l’on peut penser même ! Mais à la condition de garder une certaine habitude. Une bonne habitude, comme un bon rythme.
Si l’on appliquait ce concept à toutes les activités que nous réalisons, qu’est-ce qui pourrait finalement empêcher la réussite ?
Nicolas HSK